aljaliya24/jyhane abbadi
Le 20 novembre 2019, à la faculté ESPO, EMOUNA a inauguré une conférence interreligieuse nommée «Religions,Pouvoir et Droit» sous l’impulsion de Celine Fremault Ministre de logement, de la qualité de vie, de l’environnement, de l’énergie, de l’aide aux personnes.
Les participants incluent quelques personnalités comme Sophie Izoard Chercheuse-doctorante (FSS) , Léopold Van Bellingen Chercheur à la Chaire de droit des religions (RSCS). Ensemble ils animent la conférence par des Ateliers Autour d’un thème – l’interférence de la religion dans la sphère publique (ou de l’interférence du pouvoir dans la sphère religieuse) dont les sujets d’échange sont:
L’abattage rituel, bien-être animal et l’euthanasie.
Durant cette journée, l’intervenant Jean-Louis Cornez a partagé son expérience personnelle, professionnelle ainsi que les objectifs du SARM (Service D’assistance Religieuse et Morale) à Evere.
Cette conférence; sous la présidence de Salah Echallaoui, Vice-Président de l’Exécutif Musulman de Belgique et Président du Rassemblement des musulmans de Belgique, Dominique Janthial, Prêtre catholique; explore l’urgente obligation de revisiter de fond en comble les relations entre les religions et l’importance du management spirituel. Il s’agit de réfléchir à la renaissance des activités interreligieuses afin de trouver des éléments de réponse : pourquoi la capacité de collaboration entre différentes communautés religieuses est-elle devenue une stratégie de reconnaissance sociale prometteuse ?
Après avoir brièvement introduit les contours des articles de la Constitution belge notamment la liberté religieuse et d’enseignement, Madame la ministre Céline Fremault avança l’idée de créer des espaces de dialogue pour gagner davantage politiquement.
L’engagement dans les échanges interreligieux apporte des bénéfices de reconnaissance sociale et d’image positive. Pour les pouvoirs publics, l’interreligieux permet d’afficher un esprit d’ouverture et de jouir de la légitimité des religieux auprès de la population, des instances internationales et des bailleurs de fonds.
Lorsque le dialogue interreligieux entre dans l’arène du développement, il devient une stratégie d’autopromotion pour les différents acteurs de ce dialogue.
Les notions du dialogue interreligieux et de l’entente entre religions deviennent des ressources.
Madame la ministre a mis en avant les importantes problématiques qui, tant sur le plan éthique que convictionnel, méritent des débats sereins et non improvisés.
Mises à part les rencontres où il s’agit de parler explicitement des convictions religieuses de chacun, il est beaucoup plus fréquent que les échanges visent des prises de position communes face à des événements ou des situations particulières, d’où le choix des sujets d’échanges lors des ateliers.
Chaque participant y expose son point de vue. Il est écouté avec attention par l’autre. Un dialogue qui permet d’éliminer les préjugés, la désinformation ou l’ignorance.
Il s’agit d’abord de vivre ; en travaillant ensemble, et créer de bonnes relations humaines.
Sans cette vie commune, les grandes rencontres ont peu d’effet sur le terrain.
Dans le cadre d’EMOUNA Belgique, on n’y engage pas une discussion sur des thèmes donnés pour chercher qui a raison et qui a tort, mais on demande à chaque participant d’exposer de façon sereine le point de vue de sa tradition religieuse à propos d’un sujet donné. Le résultat en est que chacun apprend à mieux connaître l’autre et à se situer dans sa propre conviction par rapport au point de vue de l’autre. Paradoxalement la découverte du point de vue de l’autre peut permettre à celui qui l’écoute d’approfondir sa conviction propre . Ce qui lui a toujours semblé évident ne l’est plus lorsqu’il se rend compte que d’autres possibilités existent. Il va donc se demander les raisons d’être de sa conviction ou de ses pratiques religieuses.
Le dialogue interreligieux est souvent pratiqué pour aboutir à des prises de position communes sur des thèmes et des questions que les participants ont en commun. Le partage de soucis ou l’action entreprise ensemble favorisent un climat de coexistence pacifique.
La connaissance de base des autres religions est importante.
Nous avons besoin plus que jamais de religieux bien formées qui s’assoient à la table des dialogues officiels.
Cela comporte un investissement important de ressources.
Il apparaît de plus en plus évident qu’une communauté offrant un soutien spirituel et professionnel continu est essentielle pour soutenir et nourrir les responsables formés au dialogue interreligieux, non seulement pendant leurs années de formation mais aussi tout au long de leur vie professionnelle. Les conférences et les séminaires, les rencontres formelles et informelles, l’utilisation des médias sociaux sont essentiels pour partager l’information, élaborer des idées et se soutenir mutuellement.
Le dialogue est une condition nécessaire pour la paix dans le monde, et par conséquent est un devoir pour les communautés religieuses.
Les principes et les exigences du dialogue interreligieux deviennent plus rigoureux que jamais. Pour que le dialogue soit efficace, il faut non seulement reconnaître la sincérité et la bonne volonté de tous les participants, mais aussi examiner attentivement les différentes positions et analyser avec discernement les principes qui les sous-tendent.
Emouna est un cycle de formation destiné à des ministres du culte en exercice et en formation de différentes communautés religieuses : futurs prêtres, pasteurs, rabbins, imams et moines bouddhistes.
L’enseignement est assuré par des universitaires, des responsables religieux et des professionnels issus des secteurs public et privé. Il est axé sur l’apprentissage de l’environnement politique et institutionnel entourant les pratiques religieuses, la connaissance des différentes religions et de leurs traditions intellectuelles et rituelles, le travail sur l’exercice de responsabilités dans le cadre d’une communauté religieuse. Pour ce faire, EMOUNA intègre dans le dialogue tout ce que la science et le savoir modernes offrent. L’engagement à préparer un plus grand nombre de religieux à participer avec compétence au dialogue permet d’améliorer la qualité du dialogue et de donner un témoignage plus crédible.
La conférence explora une thématique extrêmement importante: gestion du fait religieux dans l’entreprise (sur le lieu de travail et avec la clientèle).
Les études consacrées à la souffrance au travail se multiplient. Cette souffrance au travail proviendrait d’une multiplicité de facteurs parmi lesquelles interviennent à la fois la crainte de perdre son emploi, des tensions qui peuvent exister au sein d’une organisation plus ou moins bien structurée, de nouvelles formes de contrôle managérial rendues possibles par les nouvelles technologie de l’information et de la communication tout comme la difficile conciliation entre vie personnelle et vie professionnelle.
Le management a du mal à s’accommoder du thème de la religion. Pourtant, dans de nombreuses situations, le sujet s’impose aux pratiques managériales quand il s’agit de confronter la manière de faire de la finance, du marketing, de l’organisation du travail ou de la gestion des ressources humaines aux croyances des salariés ou au contexte des marchés.
En réaction à ces manifestations de souffrance ou du moins de malaise de la part des salariés, la question de la spiritualité dans l’entreprise, ou de la spiritualité au travail, tend à devenir une thématique cruciale.